Influence des inondations sur la mesure de la biomasse aérienne par télédétection micro-onde passive

Depuis dix ans, le satellite SMOS réalise simultanément des mesures d’humidité du sol et d’épaisseur optique de végétation (VOD) dans le domaine des micro-ondes passives. Les surfaces d’eau sont connues pour perturber ces mesures et sont donc prises en compte dans l’algorithme SMOS L2 grâce à une cartographie statique. Mais les surfaces d’eau dynamiques, c’est à dire les inondations, ne sont pas prises en compte dans cet algorithme. Cet article montre que dans la plupart des cas, l’humidité des sols est sur-estimée et l’épaisseur optique de la végétation est sous-estimée lors des inondations. C’est particulièrement le cas sur les végétations basses qui peuvent être totalement immergées. Les forêts denses sont moins fortement impactées. Ainsi, un « faux » cycle saisonnier de végétation apparaît dans les zones sujettes aux inondations saisonnières, ce qui peut induire des erreurs d’interprétation. Les moyennes annuelles de VOD peuvent également être sous-estimées, ce qui se répercute sur les valeurs de biomasse aérienne dérivées du VOD. Il est donc primordial de prendre en compte les inondations à l’avenir dans les algorithmes d’inversion de l’humidité du sol et de l’épaisseur optique de végétation des capteurs micro-ondes passives.
Emma Bousquet, Arnaud Mialon, Nemesio Rodriguez-Fernandez, Catherine Prigent, Fabien H.Wagner, Yann H. Kerr, (2021) Influence of surface water variations on VOD and biomass estimates from passive microwave sensors, Rem. Sens. Env., https://doi.org/10.1016/j.rse.2021.112345