Impact du semis direct et du couvert intermédiaire sur les stocks et flux de carbone du sol dans les cultures de maïs

Les pratiques agricoles peuvent aider atténuer l’impact de l’agriculture sur le changement climatique, notamment en favorisant le stockage de carbone dans les sols. C’est le cas des pratiques de conservation des sols telles que le non-labour et les couverts intermédiaires qui ont montré des capacités d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour les grandes cultures. Cependant, l’effet de ces pratiques associées est encore peu étudié. Des chercheurs du Cesbio ont comparé l’impact de pratiques de conservation des sols associées (non-labour et couvert intermédiaire, noté NT+CC) face à des pratiques conventionnelles (notées CT) dans deux contexte pédologiques contrastés (Breil et al. 2023). L’étude des flux et stocks de carbone du sol montre que les pratiques de conservation augmentent à la fois le stockage de carbone dans les sols, notamment dans les couches profondes mais également de la respiration du sol. Cet effet s’observe nettement lorsque les conditions initiales des propriétés de sol montrent un déficit en carbone organique (< 50 GtC ha-1 dans la couche 0­-30 cm) alors que lorsque le sol contient de grandes quantités de carbone organique, comme c’est le cas des véracrisols, l’effet n’est pas significatif. Ces résultats pourraient être dus à une saturation du sol en carbone organique, qui entrainerait le carbone supplémentaire apporté par les couverts intermédiaires à être lessivé. Il est également possible que le temps de pratique observé ici n’ai pas été suffisant pour observer un effet significatif sur le stockage de carbone organique sur le luvisol. L’étude de la répartition spatiale des flux de carbone ainsi que la répartition des flux entre respiration autotrophe et hétérotrophe permettrait de préciser l’impact des pratiques de gestion des cultures sur les flux et stocks de carbone. L’impact de ces pratiques de gestion sur d’autres GES, notamment le méthane (CH4) et le dioxyde d’azote (NO2), permettrait également d’estimer le bilan des émissions de GES pour les cultures et ainsi de préciser l’impact de l’agriculture de conservation sur l’atténuation du changement climatique.

Nicolas L. Breil, Thierry Lamaze, Vincent Bustillo, Claire-Emmanuelle Marcato-Romain, Benoit Coudert, Solen Queguiner, Nathalie Jarosz-Pellé, Combined impact of no-tillage and cover crops on soil carbon stocks and fluxes in maize crops, Soil and Tillage Research, https://doi.org/10.1016/j.still.2023.105782

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