Retour sur la première image de Sentinel-2

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Vous êtes plusieurs à m’avoir parlé du défaut apparent, visible sur la partie maritime de la première image de Sentinel-2A. Je voudrais vous rassurer, ce n’est pas un défaut, mais un effet directionnel. Je vous explique :- pour chaque bande spectrale de Sentinel-2, il faut 30000 détecteurs pour couvrir le champ de 300 km à 10m de résolution. Ces 30000 détecteurs ne peuvent pas être construit en une seule barrette. Ce sont 10 ensembles de barrettes qui sont assemblés pour constituer la ligne de 30000 détecteurs. Pour des raisons d’encombrement, il n’est pas possible de juxtaposer ces barrettes, qui doivent être décalées dans le champ. Les barrettes paires visent légèrement vers l’avant, les barrettes impaires vers l’arrière, avec des différences d’angle de vue pouvant atteindre 3 degrés dans certaines bandes.

Plan focal de Sentinel-2

 

Or sur la première image de Sentinel-2, nous observons sur la mer la réflexion spéculaire du soleil sur la mer, qui est une cible qui varie très rapidement en fonction de l’angle de vue, comme on peut le voir sur la photo-ci dessous. Bertrand Fougnie, du CNES, a calculé la réflectance observée au dessus de la tache de réflexion spéculaire, dans les conditions géométriques de la première image Sentinel-2. On observe bien d’assez fortes différences entre les détecteurs pairs et impairs. Ces différences dépendent de la vitesse du vent. Quand le vent est faible, la tache spéculaire couvre une plus petite surface et ses variations angulaires sont plus fortes. Le « défaut » que nous observons est donc tout simplement lié à une différence d’angle d’observation. Il n’est d’ailleurs pas visible au dessus des terres, car les variations directionnelles des surfaces terrestres sont beaucoup plus lentes, excepté pour certaines conditions très particulières, qui ne devraient pas être visibles avec Sentinel-2. Certains m’ont dit que cela pourrait donc poser des problèmes pour l’utilisation des données au dessus de l’eau. Je ne le pense pas, parce que si l’on veut pouvoir utiliser ces données sur l’eau, en présence de réflexion spéculaire, il faut être capable de corriger ce phénomène, et on peut donc tout à fait prendre en compte les différences d’angle.

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