Une expérience de pilotage de l’irrigation du blé en conditions réelles à Marrakech

Dans la région sud de la Méditerranée, ainsi que d’autres régions arides et semi-arides, la consommation en eau a augmenté de façon significative au cours des dernières décennies, alors que les ressources en eau disponibles se raréfient. Au Maroc, on estime que 83% des ressources mobilisées sont consacrées à l’agriculture avec une efficacité inférieure à 50%. La région du Haouz, typique du sud des bassins méditerranéens, est caractérisée par un climat semi-aride (l’évapotranspiration potentielle est d’environ 1600 mm/an contre une moyenne de précipitations annuelles de 250 mm). Dans ces conditions, l’irrigation des cultures est inévitable pour permettre la croissance et le développement des plantes. Ainsi, il est nécessaire de développer des méthodes d’irrigation qui permettent d’optimiser l’utilisation des faibles ressources en eau disponibles pour une amélioration et une stabilisation de la production.La demande en eau des cultures dépend principalement de deux aspects: les conditions météorologiques et le développement des cultures. De nombreuses recherches ont démontré que l’imagerie optique à partir de satellites d’observation de la terre permet d’estimer précisément l’état des cultures. Associée au calcul d’un bilan hydrique du sol et certains aspects de prévision (météo, développement des plantes), les informations obtenues par télédétection spatiale peuvent être utiles pour la décision d’irrigation. Afin d’obtenir le meilleur rendement, le stress hydrique de la plante doit être évité autant que possible. De même, les dotations en eau ne doivent pas être excessives afin d’éviter les pertes par percolation profonde. Durant la saison du blé d’hiver de 2013, une expérience de pilotage de l’irrigation en conditions réelles se déroule sur une parcelle de 4 hectares de blé située 40 km à l’est de Marrakech. Il s’agit de comparer la stratégie d’ l’irrigation usuellement pratiquée sur un secteur irrigué avec une stratégie d’irrigation pilotée par télédétection. L’imagerie de télédétection est fournie par Spot4 (Take5) et Spot5 (ISIS). La météo est mesurée sur une surface de référence à un kilomètre de la parcelle. L’outil SAMIR (Satellite Monitoring of Irrigation), qui est basé sur la méthode FAO 56, mais en pilotant les coefficients culturaux par l’indice normalisé de végétation (NDVI) est utilisé pour calculer le bilan hydrique de la parcelle au pas de temps journalier. Une climatologie moyenne de la région est utilisée pour la météo à long terme (15 jours), tandis que nous faisons tourner un modèle météo pour le court terme (4 jours). Enfin, le coefficient cultural est lui aussi extrapolé en attendant que de nouvelles images satellites soient disponibles (production, nuage…) Dans le même temps, deux systèmes d’Eddy-Correlation mesurent les flux de la parcelle pilotée et de la parcelle de référence. Les premiers résultats de l’expérience sont convaincants autant du côté de l’estimation de l’évapotranspiration par rapport aux mesures de flux (RMSE = 0.75mm/jour), que des préconisations d’irrigation. Deux « tours d’eau » ont ainsi été lancés dans le cadre de l’expérience en dates du 14 Février et 12 Mars 2013, alors que la parcelle de référence recevait quand à elle 3 tours d’eau pendant la même période. Un grand nombre d’enseignements peuvent dors et déjà être tirés de cette expérience grandeur nature: les aspects pratiques de la mise en œuvre sont dévoilés (télémétrie, répétitivité de l’imagerie, …) alors que certains indices quant à l’acceptation sociale d’une telle technologie sont mis en évidence comme la simplicité d’utilisation et la flexibilité des préconisations. Restera à démontrer l’impact positif sur la rentabilité de l’eau d’irrigation, seul juge de l’efficacité opérationnelle de cette approche.Plus d’infos sur le site du LMI TREMA: http://trema.ucam.ac.ma  

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