Acquisitions systématiques ou à la demande ?

Exemple de programmation de Pleiades (CNES). Parmi les sites demandés, seuls ceux qui sont reliés à l’orbite sont acquis.

=>

Les satellites d’observation à haute résolution peuvent être répartis en deux catégories :

  • les Satellites à Acquisition à la Demande  (SAD)
  • les Satellites à Acquisition Systématique (SAS)

Les satellites d’acquisition à la demande (SAD)

Les utilisateurs demandent une acquisition sur leur site au fournisseur d’images, qui optimise la programmation de manière à satisfaire le maximum d’utilisateurs (et aussi de manière à optimiser son bénéfice). Le fournisseur d’images facture fréquemment un surcoût si l’image doit être acquise à une date précise, et l’utilisateur n’est pas certain d’obtenir une acquisition, sauf s’il paye le coût d’une acquisition prioritaire.

SPOT, Pleiades, Ikonos, Quickbird, Formosat-2, et la plupart des satellites Radar (sauf Sentinel-1) sont des SAD.

les Satellites à Acquisition Systématique (SAS)

Le fournisseur d’images définit les zones observées au début de la mission et celles-ci sont acquises systématiquement à chaque passage du satellite. Dans certains cas (Sentinel-2, LANDSAT), l’acquisition  couvre la totalité des terres émergées, dans d’autres cas (Venµs, SPOT4(Take5), l’acquisition ne couvre qu’un petit nombre de sites présélectionnés).

En général, les SAD offrent une meilleure résolution spatiale, alors que les SAS ont une bien meilleure répétitivité temporelle. Les images des SAD sont aussi souvent payantes (concurrence entre les utilisateurs), alors que les celles des SAS sont gratuites. Finalement, les SAD sont adaptés à des applications pour lesquelles la date d’acquisition importe peu et pour lesquelles la résolution est importante, par exemple l’urbain, le suivi des infrastructures, la détection des trames vertes et bleues, alors que les SAS se prêtent à l’observation des surfaces évolutives, comme les terres agricoles et les surfaces naturelles. Seuls les SAS permettent d’envisager la réalisation automatique de cartes détaillées d’occupation des sols.

Contrairement aux Etats-Unis qui travaillent depuis longtemps avec Landsat, en Europe, les utilisateurs ont rarement eu accès à des données à haute résolution issues de SAS, ils ont été habitués à travailler avec les SAD comme SPOT. Cette situation devrait radicalement changer avec Sentinel-2, mais l’adaptation des utilisateurs à ce nouveau type de données va demander beaucoup de travail et pourrait prendre beaucoup de temps. De nouvelles méthodes de traitement et de nouvelles applications sont à développer : l’expérience SPOT4 (Take 5) et le projet Venµs ont justement pour but de fournir les données permettant ces développements.

Plus d'actualités

Evolution des glaciers du Vignemale sous l’œil des satellites Pléiades (2013-2025)

Grâce à DINAMIS, un couple d’images stéréoscopiques a été acquis par Pléiades 1B le 14 septembre 2025. Le modèle numérique de surface (MNS) produit à partir de ces images peut être comparé à un autre MNS de septembre 2013 produit à partir des images Pléiades 1A commandées par Marti et al. (2014). Le glacier d’Ossoue […]

Rapid analysis of the GLOF in Gupis, Gilgit-Baltistan

Pakistan news media reported that a glacier lake outburst flood (the failure of a dam containing a glacial lake) occurred near Gupis, Gilgit-Baltistan, a highly mountainous region administered by Pakistan. Satellite images show that the flood triggered a debris flow, which reached the Gupis valley where it hit the Roshan (Rashon) village and blocked the […]

Dates de fauche en France

En 2024, des collègues du Cesbio ont publié un article* sur la cartographie de la date de fauche en France en 2022 à partir des données satellitaires Sentinel-2.   Leur magnifique figure 10 a attiré mon attention. La version à haute résolution fournie avec l’article (2861 × 2911 pixels) correspond à une image dont les pixels font […]

Rechercher