Validation des épaiseurs optiques d’aérosols obtenues pour SPOT4(Take5)
=>
Nous sommes en train de préparer un retraitement des données SPOT4 (Take5) pour la fin de l’année. Pour en choisir les paramètres, j’ai compilé tous les résultats de validation des épaisseurs optiques mesurées par notre méthode MACCS, en les comparant avec celles mesurées par le réseau Aeronet. Dans la méthode MACCS appliquée à SPOT4(Take5), en l’absence d’une bande spectrale dans le bleu, l’estimation de l’épaisseur optique peut être faite de deux manières :
- soit par inversion de l’épaisseur optique par la méthode multi-temporelle,
- soit par bouchage de trous, les trous pouvant être dus à la présence de nuages, d’eau ou de neige, ou à la présence de pixels de réflectance trop forte ou ayant varié trop fortement entre deux dates.
Comparaison des épaisseur optiques mesurées avec MACCS avec celles mesurées in-situ par des photomètres du réseau Aéronet. Les points bleus correspondent aux cas où l’atmosphère est stable et où il n’y a pas de nuages dans le voisinage. Les points rouges correspondent aux cas où l’atmosphère est moins stable (variation de l’épaisseur optique en une heure) ou aux cas où des nuages sont détectés dans le voisinage de la mesure (20*20 km). La courbe de gauche ne retient que les dates et sites ayant moins de 60% de pixels dont l’épaisseur optique est obtenue par bouchage de trous et pour celle de droite, seules les dates et sites ayant moins de 20% de pixels bouchés sont retenus. On constate que le bouchage de trous n’introduit pas trop d’erreurs dans les cas stables, mais en introduit davantage dans les cas instables.
Les estimations d’aérosols ont été obtenues avec le prototype de MACCS développé et maintenu par Mireille Huc au CESBIO. Le modèle d’aérosols n’est pas celui qui a été utilisé pour la première production de SPOT4 (Take5). Il s’agit d’aérosols un peu plus gros (rayon modal 0.2 µm, contre 0.1µm dans le traitement initial), qui fournissent un meilleur accord global avec les mesures d’Aeronet. C’est ce modèle qui sera utilisé dans le futur retraitement des données SPOT4 (Take5), pour la plupart des sites. L’écart-type des mesures d’épaisseur optique pour les cas stables est de 0.06, ce qui est du niveau de l’état de l’art, et constitue une performance remarquable, compte tenu de la difficulté à estimer l’épaisseur optique des aérosols sans bande bleue. De plus, certains des sites Aéronet (Bruxelles, Gwangju, Ouarzazate, Wallops, NASA_LaRC) utilisés sont assez éloignés de l’image SPOT, parfois de plus de 60 kilomètres.
Les sites aéronet utilisés ici sont :
Site SPOT4 Take5 | Site Aeronet |
Belgique | Bruxelles |
South Great Plains | Cart_Site |
Korea | Gwangju_GIST |
Chesapeake | NASA_LaRC |
Chesapeake | Wallops |
Versailles | Paris |
Versailles | Palaiseau |
Tunisia | Ben Salem |
Maroc | Saada |
Maroc | Ouarzazate |
Sudmipy-Est | Seysses + Le Fauga |
Sudmipy-Ouest | Seysses |
Provence | Carpentras |
Provence | Frioul |
Les plus mauvais résultats sont obtenus pour les sites :
- Gwangju (Korée): le site SPOT est en bord de mer, alors que le site Aeronet est à l’intérieur des terres, dans une grande ville (notamment les points rouges avec une forte épaisseur optique sur la courbe « _60 ».)
- Ben Salem (Tunisie): sur ce site très nuageux au début de la période, de fortes variations des réflectances de surface alors que les images à peu près claires sont très espacées dans le temps.
- Palaiseau et Paris : dans ce cas, le modèle d’aérosols utilisé pour tous les sites n’a pas l’air d’être le bon modèle, il faudrait rajouter des aérosols carbonés et absorbants.
En revanche, les sites Maroc, Provence (même l’extrapolation à l’ile du Frioul), Sudmipy, Wallops et Cart_site donnent d’excellents résultats. Enfin, certains utilisateurs nous on rapporté
des problèmes de correction atmosphérique pour les les sites forestiers équatoriaux, mais malheureusement (ou heureusement pour nos statistiques), aucun d’entre eux ne dispose d’un instrument du réseau AERONET.