[VENµS] La forêt de Bouconne a résisté à l’attaque à la bombyx
Je vous avais laissés à la mi-juillet avec un suspense insoutenable: la forêt de chênes de Bouconne, véritable poumon de l’agglomération de Toulouse, allait-elle résister à l’attaque à la bombyx dont elle était la victime ? Le bombyx disparate est un petit papillon dont la chenille vorace apprécie les chênes, qui cette année a pullulé dans certaines zones de la forêt de Bouconne, au point où ses dégâts sont devenus visibles depuis 700 km d’altitude. Tout était expliqué dans ce billet de début Juillet.
Mais rassurez vous, nos satellites ont continué à veiller sur la forêt, et c’est avec joie que nous pouvons constater que tout va mieux, grâce à cette belle série d’images du satellite Venµs du CNES et de l’agence spatiale Israélienne. Sur ces images, nous avons utilisé des fausses couleurs, et la végétation apparaît en rouge. C’est l’observation dans le proche-infra rouge qui est la plus sensible à la vigueur de la végétation, et c’est cette bande spectrale qui apparaît ici en rouge. Sur cette série, on remarque que c’est en juin que l’effet de défoliation est le plus important, sur deux zones de la forêt dont la couleur tourne au brun, et que dès la mi juillet, la situation s’améliore. Sur la dernière image du 4 août, on ne distingue plus qu’une légère différence entre les zones attaquées en juin et les autres.

Maintenant que les chenilles se sont métamorphosées en papillons qui ne pensent plus qu’à butiner et se reproduire (vivent les vacances !), les chênes ont pu en profiter pour produire de nouvelles feuilles, et commencer à stocker des réserves pour l’hiver. Les spécialistes indiquent que les années d’attaques à la bombyx, qui heureusement n’ont pas lieu tous les ans, les cernes sur les troncs sont plus resserrées, ce qui prouve que l’attaque a un impact sur la croissance des arbres. Si certains de ces spécialistes passent par ici, j’aimerais bien savoir pourquoi les attaques se sont concentrées sur deux bandes de la forêt, et pas sur toute celle-ci. Pour quelles raison certaines parties ont-elle mieux résisté que d’autres ? Avons nous des espèces d’arbres différents, des ages différents, des sols différents ?
Au passage, vous pouvez noter le grand nombre d’images claires disponibles sur cette série, grâce à la répétitivité temporelle de Venµs, qui fait des observations tous les deux jours. Ces données ont été corrigés des effets atmosphériques, ce sont des produits de niveau 2A. Vous pouvez observer que les teintes changent très lentement, sans les variations dues à la quantité d’aérosols dans l’atmosphère, ce qui montre que nos traitements, réalisés avec MAJA, fonctionnent bien. Si vous souhaitez accéder aux données, celles-ci sont disponibles, gratuitement, sur https://theia.cnes.fr.
Vous voilà rassurés, vous pouvez donc passer d’aussi bonnes vacances que les bombyx disparates (sous leur forme de papillons) !