La recherche précaire

 Le CESBIO a 20 ans, et ce fut l’occasion de faire la fête et une belle photo, quasiment vue de satellite, avec les personnels et les amis du CESBIO. Ce n’est pas visible sur la photo, mais parmi les personnels du CESBIO, comme dans tous les laboratoires publics de France, il y a deux catégories, les permanents et les précaires. Et, c’est triste à dire, une partie d’entre eux devra nous quitter d’ici quelques mois, au mieux un ou deux ans. Plusieurs d’entre eux ont enchaîné différents contrats de quelques mois, rarement plus d’un an (à l’exception des thèses), parfois entrecoupés de périodes de chômage, comme leurs collègues toulousains dont les parcours sont affichés sur le blog de Libération. Pourtant, ces jeunes (et parfois, ces moins jeunes) ont passé brillamment leur master ou leur diplôme d’ingénieur, et souvent enchaîné avec un doctorat, ils ont souvent déjà effectué un CDD dans un autre laboratoire, et ils ont pris l’habitude de ne pas compter leurs heures de travail (vous avez vu sur ce blog de beaux résultats issus de travaux de qualité réalisés par Martin Claverie, David Morin, Mohamed Kadiri et Marcela Arias, vous en trouverez tout autant dans le blog de la mission SMOS ou sur le bulletin du CESBIO). Les postes ouverts par les organismes publics de recherche français sont en nette diminution ces dernières années. Les étudiants brillants vont ils continuer, malgré les sombres perspectives actuelles, à se lancer dans des thèses et à vouloir travailler pour la recherche scientifique ? Alors que faut-il faire ?

  • reporter une partie des 5.8 Milliards d’€ (en 2013) du Crédit Impôt Recherche (CIR) alloué aux entreprises ? Cette disposition fiscale est très critiquée, notamment par la cour des comptes.
  • augmenter les ouvertures de postes dans les organismes publics de recherche ? La création de 3000 postes permanents ne représenterait que 3% du coût du CIR.
  • instituer des contrats temporaires de plus longue durée (2 à 5 ans) ? La loi Sauvadet, si j’ai bien compris, permet la titularisation des personnes ayant enchaîné 6 ans de contrats dans le même laboratoire et/ou avec le même organisme (j’imagine que c’est plus compliqué que ça). Ce dispositif a bénéficié à une seule personne au CESBIO, mais a dégradé les conditions pour presque tous les autres non permanents puisque plusieurs organismes n’autorisent plus de dépasser trois ans de CDD.
  • favoriser l’embauche de personnels formés par la recherche dans les entreprises ?

Les débats sont ouverts, notamment par le Collectif des Précaires de l’Observatoire Midi-Pyrénées..Bien évidemment, ce message correspond à une opinion personnelle et n’engage pas les opinions des organismes auxquels j’appartiens, le CESBIO et le CNES.

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