Pic Saillant : la balade hydrologique du dimanche
En partant de Boutx (780 m) on peut monter au Pic Saillant (1756 m) (voir le topo) et admirer un magnifique panorama hydrologique sur le haut bassin de la Garonne et de son affluent la Pique. Par temps clair, on peut deviner les sommets du Luchonnais encore enneigés au mois de juillet qui marquent la limite du bassin versant comme le Pic de Maupas (3109 m). L’Aneto et le glacier de la Maladeta sont visibles aussi un peu plus à l’est.

Au niveau du Maupas, la limite du bassin de la Garonne correspond à la frontière entre la France et l’Espagne. Mais ce n’est pas le cas de tout le bassin, car la Garonne naît dans le Val d’Aran en Espagne (on sait que 23% des frontières du globe sont des rivières, mais quel est le pourcentage des frontières qui sont aussi des lignes de partage des eaux ?).

A Chaum, la Garonne est jaugée depuis 1992 par la DREAL Occitanie, ce qui permet d’analyser son régime hydrologique. A cet endroit, la superficie du bassin de la Garonne est 1027 kilomètres carrés. Le débit annuel total mesuré ramené en lame d’eau a varié entre 671 mm (2005 – 06) et 1297 mm (2002 – 03) ce qui témoigne des quantités importantes de précipitations reçues par ce bassin de montagne. Le maximum mensuel est atteint à la fin du printemps et la crue annuelle a eu lieu pratiquement toujours entre avril et juin, ce qui est la signature d’un régime hydrologique nival. En d’autres termes, c’est la fonte de la neige qui dicte le tempo des débits, comme pour la plupart des rivières dans les Pyrénées.

Bertrand Cluzet me rappelle l’existence du Forau d’Aigualluts, un gouffre karstique situé en dehors du bassin hydrographique de la Garonne, dans lequel s’écouleraient les eaux du glacier de l’Aneto pour rejoindre la Garonne au niveau du Guelh de Joèu… Cette circulation souterraine aurait été démontrée par le spéléologue Norbert Casteret en 1931 par un essai de traçage. Voilà qui ajoute encore un peu de sel à cette balade hydro(géo)logique !
